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poesies

Mon cœur, mon cœur ... (N.L.)

Publié le par Autour de Nicole et Pierre

Mon cœur, mon cœur …

Mon cœur, mon cœur,
si fatigué ce soir d’hiver, 
si lourd de porter tant de souvenirs,
tu te sens si las et si inutile.

Mon cœur, mon cœur,
si seul dans cette heure amicale,
si dépouillé sans l’amour de ta vie,
tu te sens si perdu et si dérisoire.

Mon cœur, mon cœur,
si vide en cette fin d’année bien remplie,
si dépassé par les douleurs du monde,
tu te sens si indifférent aux aléas.

Mon cœur, mon cœur,
si faiblement palpitant en ces heures froides,
si mystérieusement survivant,
ne sens-tu pas comme un souffle ?

 Mon cœur, mon cœur,
si attentif  en ce soir de l’Avent,
si prêt à croire à une nouvelle naissance, 
ne sens-tu pas revenir le flux chaleureux de l’espoir ?

Mon cœur, mon cœur,
si  attendri en cette veille de Noël,
si bien réchauffé aux cantiques de la foi,
sens-tu comme tu es libre de renaître ?

Mon cœur, mon cœur,
si bien réveillé en ce jour de Noël,
si consolidé par l’espérance,
sens-toi heureux, exulte et chante à tue-tête : 

Noël ! Noël !

N.L.

 

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L’espérance ( Andrée Chedid)

Publié le par Autour de Nicole et Pierre

L'espérance

 

J’ai ancré l’espérance
Aux racines de la vie

Face aux ténèbres
J’ai dressé des clartés
Planté des flambeaux
A la lisière des nuits

Des clartés qui persistent
Des flambeaux qui se glissent
Entre ombres et barbaries

Des clartés qui renaissent
Des flambeaux qui se dressent
Sans jamais dépérir

J’enracine l’espérance
Dans le terreau du cœur
J’adopte toute l’espérance
En son esprit frondeur.

 

Andrée CHEDID

 

 

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L'âne et le bœuf (Francis Jammes)

Publié le par Autour de Nicole et Pierre

 

 On dit qu’à Noël, dans les étables, à minuit, l’âne et le bœuf, dans l’ombre pieuse, causent. Je le crois. Pourquoi pas ? Alors, la nuit grésille : les étoiles font un reposoir et sont des roses. L’âne et le bœuf ont ce secret pendant l’année. On ne s’en douterait pas. Mais, moi, je sais qu’ils ont un grand mystère sous leurs humbles fronts. Leurs yeux et les miens savent très bien se parler. 

Francis JAMMES

L'âne et le bœuf (Francis Jammes)L'âne et le bœuf (Francis Jammes)

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Au bout des faubourgs (Marie Noël)

Publié le par Autour de Nicole et Pierre

Au bout des faubourgs là-bas,
Hors de ville est la chaumine
A tout le monde. Un bœuf las
Y dort - ou bien il rumine -

Entre là qui veut. Les fous,
Les rôdeurs, les rien qui vaille,
Les faiseurs de mauvais coups
Par terre ont usé la paille
Et laissé dedans leurs poux.

Le vent de la nuit déserte
Y pénètre tout transi.
La porte en est grande ouverte,
Les murs et le toit aussi.

Mais qui donc s'arrête ici,
Ce soir ? ... Une femme lasse,
Un vieux, un âne peureux...
Il ne reste pas de place
Sous les autres toits pour eux.

Pour loger à la froidure
Ils ne sont guère exigeants.
Ils n'ont pas belle figure,
Ils n'ont pas beaucoup d'argent ;
Ils n'ont pas grand'couverture.

Mais ô ciel, quelle aventure !
Voici qu'en ce pauvre lieu,
Ces pauvres gens sur la dure
A minuit ont couché Dieu,

Dieu, le Roi des Cieux, qui passe
Sa nuit sur la terre basse.

Marie Noël (1930)

 

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Voici Noël (Pierre Gamarra)

Publié le par Autour de Nicole et Pierre

Voici Noël

Voici la neige et la nuit bleue, 
voici le givre en sucre fin, 
voici la maison et le feu, 
voici Noël vêtu de lin .  

Les oiseaux se taisent, ce soir. 
Les lilas ont fermé les yeux. 
Les chênes tendent leurs bras noirs 
vers les chemins mystérieux.  

Voici les pauvres malheureux, 
voici la plaine de la bise 
dans les fentes et dans les creux, 
voici les vergers sans cerises.  

Un jour, renaîtront les grands lis, 
le parfum des profondes roses, 
et l’hirondelle, je suppose, 
reviendra frôler les iris.  

Voici Noël, voici les vœux , 
Voici les braises sous la cendre, 
voici les bottes de sept lieues 
pour aller jusqu'à l’avril tendre. 

 Et voici le pas d’une mère 
qui marche vers la cheminée 
pour ranimer les braises claires, 
et voici le chant d’une mère 
qui berce un enfant nouveau-né. 

Pierre GAMARRA 

 

 

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J'ai tendu des cordes de clocher à clocher (Arthur Rimbaud)

Publié le par Autour de Nicole et Pierre

J'ai tendu des cordes de clocher à clocher (Arthur Rimbaud)

J'ai tendu des cordes de clocher à clocher ; 
des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; 
des chaînes d'or d'étoile à étoile, 
et je danse. 

Arthur  Rimbaud
Les Illuminations
J'ai tendu des cordes de clocher à clocher (Arthur Rimbaud)

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Nativité (Pierre Menanteau)

Publié le par Autour de Nicole et Pierre

  Nativité

Qui souffle le mieux sur la crèche ?
Est-ce le bœuf ? Est-ce l'ânon ?
Le père a peur qu'un d'eux ne lèche
Le sourire de l'enfançon.

Passe une étoile par le toit
Et la paille en est éblouie.
La mère a soufflé la bougie
Que cachait l'ombre de ses doigts.

Pas besoin d'une autre lumière
Que celle, longue du rayon
Qui, pénétrant dans la chaumière,
Nimbe aussi le bœuf et l'ânon.

Pierre Menanteau (1895-1992) 

 


 

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Carillons de Noël de André Theuriet

Publié le par Autour de Nicole et Pierre

           Carillons de Noël

Le vieux sonneur monte au clocher,
Jusqu'aux meurtrières béantes
Où les corneilles vont nicher,
Et, chétif, il vient se percher
Au milieu des poutres géantes. 

Joyeuses, avec un son clair,
Les voix des cloches, par le faîte
Des lucarnes, s'en vont dans l'air
Sur les ailes du vent d'hiver,
Comme des messages de fêtes.

Noël ! Noël ! ... Sur les hameaux
Où les gens rentrent à la brune ;
Sur les bois noirs et sur les eaux
Où tout un peuple de roseaux
Frissonne au lever de la lune ;

Noël ! ... Sur la ferme là-bas,
Dont la vitre rouge étincelle,
Sur la grand 'route où, seul et las,
Le voyageur double le pas,
Partout court la bonne nouvelle.

Oh ! ces carillons argentins
Dans les campagnes assombries,
Quels souvenirs doux et lointains,
Quels beaux soirs et quels doux matins
Ressuscitent leurs sonneries !

Et cette musique de l'air,
Cette gaieté sonore et pleine,
Ce chœur mélodieux et clair
Qui s'en va dans la nuit d'hiver
Ensoleiller toute la plaine, 

C'est l'œuvre de ce vieux sonneur
Qui, dans son clocher solitaire,
Fait tomber, ainsi qu'un vanneur,
Cette semence de bonheur
Sur tous les enfants de la terre.

 

            André Theuriet (1833-1907)
Poète, romancier et auteur dramatique français

 

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L'étoile a mis le feu au buis (Maurice Carême)

Publié le par Autour de Nicole et Pierre

L'étoile  a mis le feu au buis (Maurice Carême)

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Noël (Théophile Gautier)

Publié le par Autour de Nicole et Pierre

Noël

Le ciel est noir, la terre est blanche ;

– Cloches, carillonnez gaiement ! –

Jésus est né ; – la Vierge penche

Sur lui son visage charmant.

Pas de courtines festonnées

Pour préserver l’enfant du froid ;

Rien que les toiles d’araignées

Qui pendent des poutres du toit.

Il tremble sur la paille fraîche,

Ce cher petit enfant Jésus,

Et pour l’échauffer dans sa crèche

L’âne et le bœuf soufflent dessus.

La neige au chaume coud ses franges,

Mais sur le toit s’ouvre le ciel

Et, tout en blanc, le chœur des anges

Chante aux bergers : » Noël ! Noël ! »

Théophile Gautier

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Noël (Maurice Carême)

Publié le par Autour de Nicole et Pierre

Noël (Maurice Carême)

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Les sapins (Guillaume Apollinaire)

Publié le par Autour de Nicole et Pierre

Les sapins

Les sapins en bonnets pointus
De longues robes revêtus
Comme des astrologues
Saluent leurs frères abattus
Les bateaux qui sur le Rhin voguent

Dans les sept arts endoctrinés
Par les vieux sapins leurs aînés
Qui sont de grands poètes
Ils se savent prédestinés
A briller plus que des planètes

A briller doucement changés
En étoiles et enneigés
Aux Noëls bienheureuses
Fêtes des sapins ensongés
Aux longues branches langoureuses

Les sapins beaux musiciens
Chantent des noëls anciens
Au vent des soirs d'automne
Ou bien graves magiciens
Incantent le ciel quand il tonne

Des rangées de blancs chérubins
Remplacent l'hiver les sapins
Et balancent leurs ailes
L'été ce sont de grands rabbins
Ou bien de vieilles demoiselles

Sapins médecins divagants
Ils vont offrant leurs bons onguents
Quand la montagne accouche
De temps en temps sous l'ouragan
Un vieux sapin geint et se couche

Guillaume APOLLINAIRE

Alcools (1913)

 

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